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À l’ère du numérique, la guerre ne se livre plus uniquement sur les champs de bataille. Elle se joue aussi dans l’ombre des réseaux informatiques, au cœur d’un nouvel espace stratégique : le cyberespace. Parmi les acteurs les plus redoutés de cette guerre silencieuse, le groupe APT 28, également connu sous les noms de Fancy Bear, Sofacy ou encore STRONTIUM, occupe une place centrale.
🔍 C’est quoi une APT ? Une APT (Advanced Persistent Threat) est une menace persistante avancée : un groupe structuré et souvent lié à un État, capable de mener des attaques complexes et discrètes sur de longues périodes. Ces groupes ne cherchent pas un coup d’éclat mais une infiltration durable pour espionner, saboter, ou manipuler à des fins stratégiques. APT 28 en est l’exemple emblématique.

By Mvs.gov.ua, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=121487328
Qui est APT 28 ?
APT 28 est un groupe de hackers pro-russe lié au renseignement militaire russe (GRU). Actif depuis les années 2000, il est classé parmi les menaces persistantes avancées (APT – Advanced Persistent Threat). Cela signifie qu’il mène des campagnes d’infiltration complexes, planifiées et durables, souvent à des fins d’espionnage, de sabotage ou de manipulation politique.
Une guerre dans l’ombre
APT 28 est devenu tristement célèbre pour plusieurs cyberattaques majeures :
- L’intrusion dans les serveurs du Parti Démocrate américain en 2016.
- Des campagnes de désinformation en Europe et en Ukraine.
- Des attaques contre des infrastructures critiques (énergie, transport, santé).
Leurs cibles sont choisies avec précision :
- Institutions gouvernementales (ministères, ambassades…)
- Secteurs de la défense et de la recherche
- Médias, partis politiques et ONG
- Organisations internationales (UE, OTAN…)
Une méthode bien rodée
Le mode opératoire d’APT 28 repose sur :
- Le phishing ciblé (courriels frauduleux très crédibles)
- L’exploitation de failles non corrigées dans les logiciels
- Le déploiement de malwares personnalisés, souvent indétectables
Pourquoi faut-il s’en préoccuper ?
Parce que les attaques d’APT 28 s’inscrivent dans une logique de conflit géopolitique : elles visent à affaiblir les démocraties, semer le doute dans les opinions publiques, voler des secrets stratégiques, voire perturber des élections. Ce n’est pas seulement de la criminalité informatique, c’est une forme de guerre hybride.
Trois axes d’action pour se défendre
- Renforcer la cybersécurité : protéger les systèmes critiques, mettre à jour régulièrement les logiciels, installer des solutions de sécurité robustes.
- Former à la cyber-hygiène : sensibiliser les usagers aux bons réflexes numériques (vérifier les liens, utiliser des mots de passe forts…).
- Coordonner la réponse internationale : partager les renseignements, harmoniser les normes et développer une diplomatie cyber.
APT 28 n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il incarne une réalité : la guerre du XXIe siècle se joue aussi derrière nos écrans. Informer, prévenir et se préparer devient donc un enjeu citoyen majeur.
Article rédigé par Éric Bourgeois pour le blog https://eric-bourgeois.fr
📌 À suivre : une infographie à télécharger pour mieux comprendre le fonctionnement d’un groupe APT.