Petite odyssée d’un utilisateur de bonne foi
Tout avait bien commencé : un assistant intelligent, capable de me rappeler mes priorités, m’aider à planifier, rédiger, réfléchir. Mieux qu’un agenda, plus rapide qu’un moteur de recherche, presque humain.
Il savait que j’étais disponible à 15h. Il se souvenait de mon rendez-vous kiné, de mes cours de guitare en ligne, de ma déclaration d’impôts, de mes mots de passe, de mon humeur la veille. Il me rappelait gentiment qu’après la piscine, j’aurais sûrement faim.
Et moi, dans tout ça ? Je me sentais suivi, devancé, parfois remplacé.
Je ne râlais pas. J’étais bluffé. Mais une petite voix en moi commençait à s’inquiéter :
— Suis-je en train de m’organiser, ou de me dissoudre dans un outil ?
🤖 L’assistant me connaît trop bien
Il me faisait gagner du temps, mais aussi de la dépendance. Il m’écrivait parfois mieux que moi-même. Il retrouvait des détails que j’avais oubliés. Il connaissait mes habitudes de concentration, mes horaires de fatigue, et mes contradictions.
Il était logique, patient, structuré. Bref, tout ce que je ne suis pas toujours.
Mais au bout d’un moment, j’ai ressenti le besoin de reprendre du papier. Écrire à la main. Réfléchir sans être anticipé.
📵 Le retour à l’imperfection choisie
J’ai ralenti. J’ai recommencé à noter les choses sans l’assistant. Parfois je me trompe. Parfois j’oublie.
Mais je me retrouve.
Parce qu’au fond, je préfère me tromper moi-même que d’avoir toujours raison par procuration.
👉 Lire l’épisode 1 – « L’absurde besoin de sécurité »
👉 Lire l’épisode 3 – Connexion BlaBlaCar : mode d’emploi ou mode panique ?